RésuméQuels échos entre l’œuvre poétique de J. Mansour et celle de M. Chatzilazarou concernant la place des femmes dans la société? Il s’agit d’explorer, dans le contexte de l’influence du mouvement surréaliste auquel elles appartiennent, l’usage des lieux communs et des analogies dans ces œuvres, à travers leurs différences. Les deux poétesses adoptent les principes généraux du mouvement surréaliste, tout en développant chacune une vision du monde particulière, exposant leur propre point de vue féministe en opposition à l’ordre établi. La représentation provocatrice de la figure féminine qu’on y trouve de manière récurrente, ainsi que la position centrale et pionnière qu’elles lui attribuent, manifestent leur intention de critiquer le contexte social et artistique de l’époque, dominé par la présence masculine, et de renforcer la position féminine et son empreinte. La voix poétique de M. Chatzilazarou, par ses tons plus doux et plus lyriques, se distingue de celle de J. Mansour, plus agressive et plus provocatrice; il n’en reste pas moins qu’elles visent toutes deux à remettre en question le point de vue traditionnel sur le rôle des femmes, pour se faire les chantres de leur dynamisme et de leur indépendance. Elles peignent l’image d’une femme qui soit l’égale de l’homme, capable d’exprimer de manière ferme sa volonté et ses désirs érotiques, avec audace et détermination, et capable de faire preuve de résistance.