DE CONSTANTIN OIKONOMOS A PAUL CALLIGAS :« Une leçon de droit canonique » que l’on n’a pas appriseUne correspondance de 1825 entre le canoniste russe Gustav Andreevič Rozenkampf (1764-1832) et Constantin Oikonomos (1780-1857), mise en évidence en 2008 par Igor P. Medvedev d’après les papiers de Rozenkampf dans les archives de Saint-Pétersbourg, est ici complétée par des documents conservés dans les archives Oikonomos au Centre de Recherche sur l’Hellénisme Médiéval et Moderne de l’Académie d’Athènes et fournie d’un commentaire. Rozenkampf s’intéresse surtout au Pédalion du 1800 qu’il regarde, à tort, comme une édition moderne d’une vieille collection canonique grecque, dont le patriarcat de Constantinople aurait fait son code officiel ; cette prétendue ancienne version du Pédalion aurait été le modèle ou la source principale de la Kormčaja Kniga russe. Oikonomos répond d’une manière quelque peu superficielle aux questions de Rozenkampf, dont il ne saisit sans doute pas le contexte, mais il rend clair le caractère non-officiel du Pédalion, en tant qu’une simple édition privée moderne et commentée des canons. Rozenkampf ne semble pas avoir tiré profit de ces réponses. Mais on peut maintenant en établir un emploi passé inaperçu : une partie des réponses d’Oikonomos, envoyée par Rozenkampf à Friedrich August Biener (1787-1861), a été citée dans son De collectionibus canonum ecclesiae graecae schediasma litterarium (Berlin 1827), traduit par la suite en grec par Paul Calligas (1814-1896) en 1840 : même ici, les réponses d’Oikonomos ont été employées en dehors voire à l’encontre de leur contexte. C. G. PITSAKIS