Ηλίας ΑΝΑΓΝΩΣΤΑΚΗΣ, Η πρωτοβυζαντινή Μεσσήνη (5ος-7ος αιώνας) και προβλήματα της χειροποίητης κεραμικής στην Πελοπόννησο, Βυζαντινά Σύμμεικτα, 11|1997, 229-322


  Ilias Anagnostakis - Natalia Poulou-PapadimitriouMessène protobyzantine (Ve-VIIe s.) et problèmes de la céramique modelée dans le Péloponnèse.L'étude est divisée en trois chapitres, qui suivent l'enquête, l'orientation et les stades du travail entrepris. Dans le chapitre I (Messène protobyzantine Ve-VIIe s.) nous présentons une synthèse de l'ensemble de la ville d'après les sources et les fouilles récentes dirigées par P. Themelis. La découverte des trésors des monnaies datées du 6e s., d'un habitat et d'un cimetière chrétien, où sont utilisés des matériaux provenant de la cité antique et romaine, et surtout les objets trouvés dans la tombe 31B (une boucle et un pot modelé) nous ont conduit à suggérer la survie de l'habitat au milieu du 7e s. La datation résulte par l'étude d'un nombre de fibules identiques à celle de la tombe 31B, trouvées dans le territoire grec et que nous considérons de provenance byzantine et d'utilisation commune. Cette datation s'applique, par conséquent, au pot modelé, lui aussi identique au pot d'une tombe de Corinthe, considérée comme «avaroslave» ou «barbare» et datée vaguement à la fin du 6e-début 7e s. Ce fut, donc, une raison suffisante pour le réexamen exhaustif et la réappréciation de l'ensemble de la céramique modelée trouvée dans le Péloponnèse afin de trancher sur la question barbare ou slave et de donner une chronologie ante quem de la tombe et de l'habitat protobyzantin de Messène.L'étude de la céramique modelée est présentée au chapitre II: La Céramique modelée du Péloponnèse. D'emblée nous proposons la désignation de cette céramique comme modelée (χειροποίητη) au lieu des termes «slave» ou «avaroslave». Par cette appellation ces objets sont détachés de toute idée préconçue et de toute interprétation historiographique. La céramique modelée est regroupée en trois catégories: 1) Céramique commune de production familiale, 2) Céramique qui sert de mobilier (pot) funéraire, et 3) Urnes d'incinération. Ces trois catégories correspondaient aux besoins et aux moeurs d'une population au début hétérogène, qui vécut en commun la transition vers une économie du troc. Ainsi la poterie commune, diversifiée suivant les régions et les moeurs, est étudiée en dehors de toute interprétation ethnique douteuse, mais comme produit de l'ensemble d'une population, que caractérisent les interférences culturelles. Les urnes à incineration de l'Olympie restent uniques, une exception dans l'ensemble du Péloponnèse: elles sont attribuées aux Slaves de la région, qui tout en restant en marge, ils vivaient en rapport avec les autochtones. Une grande partie du chapitre II est consacrée au réexamen de la céramique modelée d'Argos, ainsi qu'à la céramique tournée de bonne qualité, qui fut trouvée dans la même couche. Avec des arguments, qui résultent des recherches récentes sur la céramique tournée et sur la stromatographie problématique des fouilles d'Argos, cette céramique ne peut que dater du 7e siècle. Cela nous amène forcément à la critique et l'abandon de la chronologie proposée par Aupert et de l'attribution de la céramique modelé de l'Argos aux envahisseurs avaroslaves du 585. Après l'examen critique de la céramique modelée trouvée toujours avec de la céramique tournée de bonne qualité dans un nombre de sites péloponnésiens (Argos, Tiryns, Isthmia, Sparte, Pallantion) nous constatons que cette céramique s'étend du 7e au 14e s.; elle peut ainsi être difficilement attribuée aux invasions slaves du 6e-7e s. ou à une seule partie de la population. Au contraire, elle constitue un autre type de céramique utilisée par l'ensemble de la population à travers les siècles en même temps que la céramique tournée. En conclusion, la céramique montée à la main trouvée en Grèce n'est ni toujours ni forcément slave.Dans le Chapitre III: La céramique modelée dans l'Ouest du Péloponnèse et les perspectives de la recherche, notre orientation consiste à réévaluer l'impact des invasions slaves dans le Péloponnèse et surtout dans sa partie Ouest considérée comme la région slavisée par excellence. Nous essayons d'examiner sur le terrain, sans idée préconçue, à quoi correspondent les «Dark Ages» de la région et de sa slavisation, d'autant plus que la céramique modelée commune y manque complètement, alors qu'elle est plutôt abondante dans la partie Est, qui fut toujours sous contrôle byzantin. Considérant a priori comme slaves les objets de la tombe 31B de Messène nous proposons une hypothèse de travail, calquée sur celle de plusieurs chercheurs, pour esquisser la Messène et sa région à l'époque des invasions avaroslaves vers le 580. Ainsi, avec des arguments tirés de la toponymie, des trésors et des textes postérieurs, mais surtout utilisant le témoignage des urnes à incinération de l'Olympie, que certains datent vers la fin du 6e s., et le pot modelé de la tombe 31B de Messène nous constatons que tout s'accorde pour donner droit et justifier le récit du 10e s. de la Chronique de Monembasie sur la slavisation de la région de l'Ouest déjà à la fin du 6e s. Cette structure s'écroule néanmoins si les objets de la tombe sont datés au milieu du 7e s. Ce genre d'approche met en relief l'impact de l'historiographie et les problèmes du rapport entre les textes et les données archéologiques. Nous pensons finalement que la céramique modelée nous offre plutôt des informations précieuses sur la coexistence et les interférences culturelles. Mais plus encore: nous considérons comme la seule perspective de la recherche sur la céramique modelée du Péloponnèse celle qui sera basée sur une nouvelle approche. Une approche qui posera un autre regard sur le problème du rapport entre textes et données archéologiques, sur le problème du passage à une économie du troc, de la raréfaction et la ruralisation des villes et sur le retour à une poterie locale faite à la main. 

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