L. MavrommatisIdentité romaine, identité hellène (XIII-XIV s.) L'étude des sources montre que les Byzantins revendiquaient l'identité romaine. Cette conception fut contestée par la Chrétienté Occidentale qui avait besoin de cette arme idéologique qu'offrait un lien direct avec l'ancien empire romain. Les Occidentaux imposaient aux Romains l'identité de Graeci/Γραικοί mais les intéressés ressentaient cette dénomination péjorative et humiliante car elle sousetendait leur soumission à l'hégémonisme du Saint-Siège et aux aspirations de l'Europe occidentale.La perte du caractère multi-ethnique de l'empire offra, surtout à la classe dominante, une homogénéité axée sur trois éléments indivisibles: l'Orthodoxie, la langue hellène et le passé commun. Durant des derniers siècles de la vie de l'empire, les Romains n'hésitaient pas à employer le terme Ἕλληνες sans pour autant renoncer à l'identité romaine. Il s'agit d'un phénomène d'osmose entre les deux concepts, résultat d'une fermentation permanente due à la réalité quotidienne. Les trois éléments énoncés (langue, culture, passé) étaient des points de référence stables et omniprésents.