Έρα Λ. ΒΡΑΝΟΥΣΗ, Byzantinoarabica: Οἱ πρῶτοι Ἀραβοβυζαντινοὶ πόλεμοι στὴν Παλαιστίνη,Ἰορδανία, Συρία καὶ Φοινίκη. Συμβολὴ πρώτη: Κριτικὸς ἔλεγχος τῶν πηγῶν, Βυζαντινά Σύμμεικτα, 3|1979, 1-28


  Era L. VranoussiΒΥΖΑΝΤΙΝΟARABICA: Les premières guerres arabo-byzantines en Palestine, Jordanie, Phénicie et en Syrie du Sud I. Analyse critique des sourcesL'auteur réexamine la valeur historique de toutes les sources (byzantines, syriennes, arméniennes, coptes, persanes, arabes) ayant trait aux premières guerres arabo-byzantines (p. 1-8). Elle souligne le fait que les sources byzantines (notamment Théophane) ont été jusqu'à présent mal interprétées (de Goeje, Caetani, etc.) ou ignorées (Hill, etc.; p. 1 - 2).L'auteur reprend le problème des sources arabes (éditées, en majeure partie, depuis un siècle) qui sont, pour cette période, nombreuses et très détaillées, parfois vagues et souvent contradictoires, en ce qui concerne la datation et la relation des événements (p. 5-9). L'auteur a été menée à la conclusion que les sources arabes en général ne sont pas des sources ";;historiques";; ou des ";;chroniques";;, termes qu'on emploie pour qualifier soit des sources byzantines, soit des sources occidentales.Les sources arabes relatent des événements qui ont été transmis oralement pendant plus d'un siècle et demi avant d'être écrites; elles n'ont pas été formées d'un seul récit continu. Par contre, d'après l'auteur de cet article, elles ont été composées, jusqu'à un certain point, de plusieurs ";;jours de guerre";; (ayyam al arab), cousus ensemble, pour former un récit plus ou moins continu et cohérent, mais qui est différent dans chaque source, selon les préférences personnelles du compilateur (p. 8-9).Les ayyam al arab, genre littéraire très répandu en Arabie préislamique, glorifiant, en forme épique, les exploits d'un héros local, vainqueur dans un combat entre deux tribus arabes, n'a pas cessé d'être pratiqué sous Mahomet (p. 9-10). Par contre, très probablement, lorsque les combats des Arabes (plus ou moins unis sous Mahomet et ses successeurs) ont pris un caractère quasi ";;national";; contre l'ennemi ";;byzantin";;, les ";;jours de guerre";; (ayyam al harb) ont été appelé ";;jours de [guerre] des Arabes";; (ayyam al arab; p. 9 - 10). Ce phénomène explique p. ex. les dix-neuf versions de la bataille de Yarmouk, transmises seulement par Sayf  b. Umar (d'après Tabari et Ibn al Athir; p. 23). Le même procédé a été suivi, jusqu'à un certain point, par Baladhuri, le principal ";;historien";; des premières guerres arabo-byzantines avant Tabari. Jusqu'à présent personne n'a fait remarquer que chaque grande battaille chez Baladhuri porte le titre: Τ a u m al Tarmuk, ou Τ a u m al Ajnadain, etc. Les traducteurs du texte ont improprement écrit: La bataille de. . . modifiant de la sorte l'origine et le caractère spécifique de ces chapitres, transmis par Baladhuri, et dont plusieurs sont fondés sur des ";;jours de guerre";; cousus ensemble, l'un à côté de l'autre (p. 21).D'ailleurs, dans le texte de Baladhuri, ainsi que dans celui d'autres sources arabes, on relève des réminiscences de poèmes, de cycles épiques sur certains héros-martyrs, tombés en guerre contre les ";;infidèles";; (p. 23, n. 2). Toutes ces données ont contribué à rendre légendaires certains chefs des combattants arabes. Ces chefs, qui ont été en effet des protagonistes d'une ou de deux grandes batailles contre les Byzantins (par conséquent aussi protagonistes des ";;jours de guerre";; respectifs), apparaissent, après être devenus ";;légendaires";;, dans presque tous les ";;jours de guerre";; importants, indépendamment des événements réels. Le phénomène de l'insertion de cycles épiques dans les récits ";;historiques";; a créé une grande confusion et nous empêche de suivre la réalité historique uniquement par les sources arabes (p. 10). D'autre part, de cette manière on peut maintenant expliquer la grande popularité de Khalid ibn al Walid, ainsi que sa marche triomphale à travers le désert (p. 21 -26).Par la suite l'auteur de cet article a fait remarquer que la soi-disante deuxième conquête de Damas par les Arabes, rapportée par Baladhuri, est due a un problème paléographique: à une époque qu'on n'est pas à même de préciser, les feuillets du manuscrit de Baladhuri, relatant l'u n i q u e siège et prise de Damas, ont été bouleversés. C'est ainsi que l'on retrouve plus bas dans le texte arabe la suite du même siège (p. 19-21), tandis que, entre la première et la deuxième partie du même siège, il y a eu une interpolation d'autres chapitres, postérieurs.Pour toutes ces raisons le récit de Théophane, complété par des données empruntées, sous toute réserve, à Baladhuri et à d'autres sources (syriennes, coptes, arméniennes, arabes), s'avère plus digne de foi pour reconstituer la suite des événements déroulés en Jordanie, Palestine, Phénicie et Syrie du Sud. Suit, à titre d'exemple, l'examen de quelques passages de Théophane, par rapport à d'autres sources (p.  11-19). Pour conclure, l'auteur, suivant la narration de Théophane, admet, entre autres, que la bataille de Yarmouk, qui a décidé une fois pour toutes du sort de ces provinces byzantines, a eu lieu avant la prise de Damas et d'autres villes par les Arabes (p. 19-28). D'autre part, la théorie généralement admise des deux prises successives de certaines villes byzantines par les Arabes, fondée notamment sur des hypothèses de de Goeje (p. 26-27), est erronée ou suspecte dans plusieurs cas.

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