Alexandra Sfoini, Transfert des idées par la voie de la traduction pendant l’ère révolutionnaire grecque (1797-1832), The Historical Review/La Revue Historique, 12|2015, 47-74


Les traductions grecques, liées à l’apprentissage des langues et à un tournant vers laconnaissance du monde extérieur, voient leur nombre augmenter au cours du xviiie siècle etleur importance s’accroître progressivement comme véhicules des idées nouvelles venues del’Europe qui, dans la conscience des Grecs, constitue le lieu des Lumières et de la liberté. Lapremière phase du mouvement de libération grec coïncide avec le retentissement des idéesde la Révolution française et s’exprime par le transfert en grec d’ouvrages révolutionnaires,philosophiques mais aussi littéraires qui renforcent chez les Grecs l’idée de la liberté etde la vertu ancestrale, accomplissant ainsi leur “révolution morale”. Cette période de lamaturation des Lumières néohelléniques entretient un rapport étroit avec le mouvement desIdéologues, qui demeurent fermement attachés aux principes de liberté et d’égalité. Au coursde la Révolution grecque, au moment où en Europe domine la Sainte Alliance, on traduitdes brochures philhellènes ainsi que des textes de constitutions, des ouvrages de politique etde philosophie, qui sont destinés à servir comme modèle à la conduite de la Révolution, auxbesoins de l’administration, à l’éducation du citoyen et à la formation future de l’État grec.

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