si le roman policier occidental, notamment français, est un produit de la « civilisation du journal » qui émerge en Europe au XIXe siècle, il se diffuse aussi en Grèce, selon un processus complexe de traduction, d’imitation et de création, par le biais quasi exclusif du support médiatique. Dans le présent article, nous analysons les transferts culturels franco-grecs à l’oeuvre dans la diffusion d’un genre populaire qui se présente comme l’une des multiples formes de la « littérature médiatique » (A. Vaillant). Toute la question consiste à savoir si, au terme d’une période d’observation d’un siècle (1865-1965), le roman policier grec réinterprète le modèle français en affirmant son hellénicité. En d’autres termes, il s’agit de se demander non seulement quels ont été les vecteurs historiques du passage d’une culture à l’autre, mais aussi quelles dynamiques de resémantisation ont accompagné l’implantation du roman policier dans les lettres populaires néo-grecques.