L’entre-deux-guerres est un moment de crise pour l’industrie minière,marquée par les conséquences du Jeudi Noir et par la chute des prix des métaux sur le marché de Londres. Cette période constitue une “transition” liée la diffusion de l’OST (organisation scientifique du travail). La rationalisation, en tant qu’effort d’optimisation de la productivité, a été perçue comme une réponse à la crise. Cependant, dans un cadre plus global, elle a eu des retombées sur la vie sociale des travailleurs, soumis à une nouvelle discipline visant l’amélioration des performances. Ainsi, la rationalisation devient le noyau des pratiques paternalistes qui ciblent les structures élémentaires de la sociétéminière et, en particulier, les familles. En réaction, ces dernières mettent en place une sorte de résistance à travers le développement de stratégies économiques de survie. Grâce aux réseaux fournis par la communauté minière, les familles tentent de se soustraire au contrôle des entreprises qui s’exerce au sein du système fermé de la company town. Ces stratégies peuvent donc dévoiler le comportement économique des familles minières en temps de crise. À l’aide de quelques cas d’étude concernant l’Europe Méditerranéenne et le Nord de la France, cette contribution vise à mettre en lumière les caractéristiques de ces stratégies en relation à l’une des plus importantes crises minières du XXe siècle.