Roxane D. Argyropoulos, L'esthétique du paysage grec chez Edgar Quinet, The Historical Review/La Revue Historique, 3|2006, 175-188


Dans l'horizon intellectuel du début du XIXe siècle, on observe de nouvelles approches sur le paysage qui sont le corollaire du goût de l'époque pour l'exotisme et sa tendance au relativisme historique. Nous y assistons à "une poétique des ruines" dans laquelle les ruines, tout en perdant la fonction première pour laquelle ces constructions du passé avaient été conçues, font surgir tout un monde vivant dans un aujourd'hui fait de réminiscences. Edgar Quinet, en évoquant son séjour en Grèce, présente une réflexion sur l'hellénisme qui se caractérise par une longue et progressive appréhension des paramètres du monde grec en tant qu'entité culturelle, en rendant présente toute sa polyphonie historique et esthétique. Υ sa manière, il adopte l'optique herdérienne de l'intériorisation, mais à la différence de Herder, il n'abandonne pas tout à fait la perception extérieure des choses qui correspond à la raison des Lumières. Υ la suite de Georg Friederich Creuzer, son maître à Heidelberg, le jeune Quinet historicise le langage symbolique, et voit dans le symbole et le mythe un langage spontané. Il tend à comprendre la compénétration des arts et de la nature, et il choisit de retenir la configuration spatiale et de décrire les vestiges des monuments pour arriver au temps passé. 

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