L. Mavrommatis Sur l'idée monarchique en Serbie Médiévale Après la rupture avec l'empire byzantin et la fondation de la nouvelle unité politique que fut le royaume serbe (Xlle s.), l'Eglise serbe et en particulier le milieu dirigeant des grands centres monastiques assumèrent, pour répondre aux exigences de cette nouvelle réalité la tâche de forger, d'appuyer et de propager l'idée de la monarchie nationale. A cette fin, les moines-intellectuels serbes véhiculant une culture dégageant une vive conscience ethnique et marquée par l'appartenance à la Chrétienté orientale, voire l'Orthodoxie, créèrent dans leurs oeuvres l'image d'un monarque idéal paré de toutes les vertus propres aux illustres personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament. En fait, la réalité avait largement contribué à ce que l'on puisse utiliser des éléments puisés à celle-ci pour construire dans l'imaginaire le profile d'un souverain élu de Dieu, guide d'un peuple élu lui aussi, de Dieu.Contrairement à la Chrétienté latine qui pour consolider l'idéologie monarchique construisit comme instrument de propagande le schéma triparti (les clercs, les guerriers, les travailleurs) ayant à sa tête le monarque, les Serbes, eux, après une longue expérience byzantine croyaient déjà à l'idée monarchique: pour l'appuyer il fallait procéder à la sanctification du roi par le truchement de la vie monacale. Toute fois, toute précaution prise, en dépiste des traces de la tripartition de la société chez les écrivains serbes.