Alexis Politis, La différenciation du comportement grec vis-à-vis des Bulgares vers le milieu du XIXe siècle –Problèmes de nationalismes–, The Historical Review/La Revue Historique, 4|2007, 105-118


L'intelligentsia grecque découvre et codifie pour la première fois les revendications nationales du peuple bulgare assez tard, dans les années qui suivent la guerre de Crimée, à une époque où elle rêvait d'un empire national grec, et toute revendication territoriale lui paraissait hostile. Comme la nationalité grecque était la première à se manifester dans les Balkans, et comme la Guerre de l'Indépendance en 1821 avait attiré plusieurs Bulgares combattants -à cause de la religion commune et à cause du prestige de la langue et de l'éducation grecque pendant quatre siècles- les Grecs avaient de la difficulté à saisir le nationalisme de leurs voisins dans le cadre de nouvelles conditions historiques. Ils l'ont considéré comme provenant de leurs fautes: si les Grecs avaient manipulé mieux leur politique, le nationalisme bulgare n'aurait pas eu lieu. Les Grecs ont alors essayé de rappeler aux Bulgares les traits qui unissaient les deux races. En vain; car vers la fin du siècle les antagonismes nationaux devenaient encore plus durs: jamais un nationalisme n'a pu se réaliser sans donner lieu à des conflits violents avec son voisinage, jamais les adversaires n'ont limité leur champ de bataille à la théorie ou la littérature.  

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