A «CLIQUE BYZANTINE DES ADEPTES DU DÉMOTICISME». Une revue des publications anticoraïques de l'an 1811 En 1811 ont vu le jour deux publications opposées à la théorie de Coray qui concernait la correction de la langue néogrecque : le Rêve, publié sans signature dans l’édition des Lyriques d’Athanase Christopoulos à Vienne et une seconde signée par l’initial N. et inserée dans les pages de Loghios Hermès en forme de lettre-réponse à l’article d’Alexandre Vassileiou, publié aussi dans ce magazine littéraire, par lequel le négociant savant de Vienne défendait les idées linguistiques de son ami Coray. Les auteurs des deux textes, écrits sous l’influence de la tradition populaire de la langue des D. Catartzi et D. Philippides, employaient d’arguments théoriques identiques, en faveur de la langue vulgaire, et de l’autre côté ils habitaient dans le même lieu, à savoir à Constantinople. Quand ces publications furent parvenues aux mains de Coray, le Grec savant commentera dans sa correspondance seulement la seconde, en considérant que D. Philippides fût son auteur. Mais l’anonyme de Loghios Hermès, comme le professeur Walter Puchner a indiqué autrefois, était Iacovakis Rizos Neroulos, l’auteur des Korakistika, et cette identification est confirmée dans l’article présent par beaucoup d’autres documents. Le fait que, d’après les informations d’Ath. Christopoulos à Ath. Psalidas, cette satire, qui serait publiée l’année 1813, circulait déjà en 1811 en forme manuscrite dans les cercles des savants de Constantinople et les amusait fort, nous fait réfléchir que cet événement était la source de la réaction de Coray quand le mois de décembre de la même année il parlait dans ses lettres des clabaudages des législateurs byzantins de la langue ou de la clique byzantine des adeptes du démoticisme. Évidemment, il aurait reçu lui-même d’informations semblables par son ami Al. Vassileiou transmises de la part de ses frères, aussi négociants savants, qui demeuraient à Constantinople. Donc, puisque tous les trois textes anticoraϊques, le Rêve, texte en forme théâtrale, où on rencontre pour la première fois le terme «korakistika», la lettre anonyme du Loghios Hermès, et la comédie Korakistika, sonts liés de plusieurs points entre eux, on ne peut pas écarter la probabilité qu’ils provenaient du même auteur, à savoir de I. R. Neroulos. En tout cas, face aux atteintes qu’il recevait par ses adversaires, Coray refusait le rôle du législateur de la langue (les seuls législateurs n’étaient que les écrivains et les poètes classiques, pas l’usage commun), il était saisi de doutes sur l’application générale de sa doctrine linguistique en désapprouvant en même temps les confrontations sur ce sujet.Emm. N. Franghiskos